« Quarante Paysages » de Christian GARRIER
Exposition du 20 octobre au 30 novembre 2006.
L’association Pollen présentera du 20 Octobre au 30 novembre 2006, une exposition de Christian GARRIER, dont le travail polymorphe questionne les outils du peintre, son sujet, son rapport au paysage …
Ses peintures, ses lithographies, gravures, vidéos, ses sculptures semblent inlassablement fouiller la couleur et les matières, et solliciter la capacité de l’artiste à transcrire son environnement.
Une édition gardera en mémoire la série de 30 plaques émaillées et le travail de vidéo, spécialement réalisé pour l’exposition de Monflanquin.
Texte d’introduction de JC Paillasson : « Arpenter, c’est parcourir le paysage puis…Se poser ici, viser cela, être la borne d’entre ici et là, mais c’est aussi: Se poser… sur le sol et s’imprégner des densités Pas de distance sans consistance.
Arpenter c’est aussi, se mesurer; Pas de fourmis, pas de géants, en doigts, en pouce, en pieds, en toise, en pied, en cape, en moufle, en écharpe ou en bonnet. »
Dans le cadre de programmes de diffusion et de soutien à la création, Pollen organise ponctuellement des « rencontres » entre des artistes contemporains et le Lot-et-garonne
Ces actions culturelles s’offrent comme des vitrines « dynamiques » sur l’art et les créateurs contemporains, nourries d’une réalité locale. Elles se prêtent également aux programmes de sensibilisation développés par Pollen en direction du public et des scolaires.
Les liens entre la création contemporaine et le Lot-et-Garonne peuvent prendre des formes diverses : liens directs perceptibles dans la nature physique et théorique des œuvres, ou liens indirects mais forts et indissociables de la réalité géographique, sociale, et économique de la population (commerçants, industriels, artisans, scolaires de Lot-et-Garonne….)
« Alors fous moi la paix avec tes paysages ! parle-moi plutôt du sous-sol… »
(S. Beckett, en attendant Godot, acte II)
Le Petit Robert définit le paysage comme une « étendue de pays »… »une partie d’un pays que la nature présente à un observateur ».
Son observation est un exercice commun qui a favorisé le développement de pratiques artistiques, prétextes à une production inconsidérée d’images et de représentations de notre environnement…
Pour le peindre, on serait tenté de dire que c’est parce que la question de la représentation se pose de manière « variable » qu’elle n’en est que plus intéressante mais aussi plus complexe à traiter sans tomber dans le lieu commun ou la facilité.
La pertinence et la curiosité vont souvent ensemble. Chez Christian GARRIER on touve les deux ; cela autorise un travail qui montre ses interrogations sans donner de leçons, un travail qui par ses multiplications s’autorise des hypothèses, des hésitations, toujours avec bonheur.
Qu’il filme, photographie, dessine, colle, découpe, Christian Garrier reste peintre.
En 2005, « maisouestdoncornicar » initie une série de travaux « vidéo » sur le paysage.
Le résultat autant sonore que visuel en imposant ses qualités plastiques, engage à reconsidérer le statut de l’image animée en offrnat à la peinture l’opportunité d’une échappée. Une invitation à prendre l’air…
« maisouestdoncornicar » se place alors en introduction à un processus d’observation et de production vidéo engagé par l’artiste. La série « Quarante paysages » en prolongeant la démarche, la radicalise.
L’écart entre peinture et vidéo se resserre.
Quarante plaques émaillées forment un relevé méthodique de couleurs et de formes, une collection de « paysages » normés qui affirment leur filiation avec ceux dessinés par la main humaine autant qu’avec l’histoire de la peinture.
A Monflanquin, C. GARRIER a choisi de confronter en un même lieu peinture-émaillées et « tableaux vidéo ».
Que le flux ininterrompu des couleurs répandues sur écrans suggère une inondation de pigments ou le défilement accéléré de paysages en mouvement, l’oeil s’y amuse, s’y perd jusqu’à oublier le sujet de la réunion…
On parlait du paysage, non ?
Denis DRIFFORT