« L’espace s’efface » de Léna D’AZY
Exposition du 6 au 20 février 2009
Ce parcours sonore et visuel propose une déambulation, prenant comme point d’appui quatre maquettes à échelle réduite, représentant chacune quatre lieux de vie d’une maison aux influences asiatiques : l’Antichambre, la Bibliothèque, le Patio, la Terrasse.
Dans un lieu clos, le visiteur emprunte le parcours défini et découvre au fil de ces maquettes présentées l’une après l’autre, de courtes évocations sonores et visuelles d’environ 2’ 30”.
Plongé dans un univers qui lui est peu familier, le visiteur se laisse guider par une bande sonore. Elle lui souffle l’histoire de ces murs et fait ressurgir le passé-présent de ces lieux chargés d’une empreinte affective très forte. L’habillage sonore devient un support essentiel du projet, éclipsant la notion de personnage réel au profit d’une évocation poétique plus parlante et en adéquation avec le lieu où elle se passe.
La bande sonore est composée d’extraits musicaux, de bruitages (pluie, sonnerie de téléphone…) et de voix enregistrées. Certains passages sont issus des poèmes de Fernando Pessoa.
Les extraits musicaux utilisés : Cocorosie (Tahiti rain song, Candy land) ; Sainkho Namtchylak (Old melody) ; Joe Hisaishi (Hana-bi)
Scénographe de théâtre, j’adopte volontiers la coutume, selon laquelle nous proposons au metteur en scène une » mise en image » d’un texte par le biais de la maquette, du dessin, du croquis qui serviront alors à réaliser un décor à l’échelle d’un plateau de théâtre. Je me suis arrêtée à la maquette, intriguée par l’effet qu’elle procurait au regard du spectateur.
Je décline ainsi mon travail de scénographe autour d’une recherche d’espaces miniatures. Comme si le petit donnait à voir différemment.
Ces maquettes sont autant de réinterprétations de lieux, réalisées à l’aide de proportions fluides, libres des contraintes du réel, osant des changements imperceptibles de perspectives et de proportions relatives : la hauteur d’une marche, d’une porte sont ainsi inattendues. C’est en cela qu’elles ne sont pas des miniatures à proprement parlé mais un regard particulier sur le monde qui nous entoure.
De nombreux séjours en Asie du Sud-est m’ont inspiré ce travail, fruit de l’alchimie de l’architecture et de la lumière toute particulière aux tropiques, òu le souvenir des maisons où les murs exhalent de souvenirs, de bruits de guerre, de pluies tropicales, tandis que tombe la lumière du crépuscule ou naît celle de l’aurore …
Je ne saurais le dire autrement que par ces petits espaces où je vous souhaite donc un voyage miniature à travers ces univers…
Cécile LENA